ExplainSpeaking: L'économie derrière la malnutrition infantile croissante en Inde

Les dernières données de l'Enquête nationale sur la santé de la famille montrent que dans plusieurs régions de l'Inde, les enfants nés entre 2014 et 2019 sont plus mal nourris que la génération précédente

Compte tenu de l'incidence élevée du retard de croissance, de l'émaciation et de l'insuffisance pondérale chez les enfants en Inde, l'Inde est généralement considérée comme le pays comptant le plus grand nombre d'enfants malnutris au monde. (Photo expresse de Prashant Nadkar/Représentation)

Chers lecteurs,

valeur nette de James Prince

Considérez certains des plus grands défis auxquels le monde est confronté : conflits armés, maladies chroniques, éducation, maladies infectieuses, croissance démographique, biodiversité, changement climatique, faim et malnutrition, catastrophes naturelles, eau et assainissement.

Quelle serait votre réponse si on vous donnait des milliards de dollars à investir dans une intervention ?

En 2004, le Consensus de Copenhague, qui est un groupe de réflexion consacré à trouver les moyens les plus efficaces de résoudre les plus gros problèmes du monde, a jeté cette question très convaincante devant un groupe d'experts de scientifiques et d'économistes, qui comprenait quatre lauréats du prix Nobel.

Si vous aviez 75 milliards de dollars pour des causes valables, par où devriez-vous commencer ? le panel a été demandé.

L'idée était de découvrir l'intervention la plus rentable – celle qui a obtenu le score le plus élevé dans les analyses coûts-avantages, car les budgets limités sont une réalité mondiale.

Cet exercice a été répété à nouveau en 2008 puis en 2012 et à chacune de ces trois tentatives, la solution gagnante s'est avérée être la même.

Le choix le mieux classé, qui s'appuyait sur une multitude d'articles de recherche, était d'investir dans des interventions visant à réduire la dénutrition chronique chez les enfants d'âge préscolaire.

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Par enfants d'âge préscolaire, nous nous référons aux enfants de moins de 5 ans et la mesure la plus remarquable de la malnutrition chronique chez ces enfants est le retard de croissance, c'est-à-dire une taille basse pour son âge.

Selon les résultats de 2012, chaque dollar dépensé pour réduire le retard de croissance chez les enfants se traduit par des bénéfices de 30 dollars.

En fait, un document de recherche — intitulé Hunger and Malnutrition par John Hoddinott et. Al. – a constaté que les avantages de dépenser un dollar pour atteindre cet objectif en Inde étaient bien supérieurs à ceux de la plupart des pays.

En Inde, les avantages allaient de 45 à 139 dollars pour chaque dollar dépensé pour réduire le retard de croissance chez les enfants (voir le tableau ci-dessous). Les avantages se présenteraient sous la forme d'un revenu par habitant plus élevé à l'avenir pour les enfants qui ont été épargnés du retard de croissance.

En Inde, les avantages allaient de n'importe où entre à 9 pour chaque dollar dépensé pour réduire le retard de croissance chez les enfants

Quelle que soit la façon dont on calcule, c'est un taux de rendement fantastique pour tout investissement.

Mais il ne s'agit pas seulement de gagner de l'argent rapidement ou, en fait, d'enfants qui grandissent à quelques centimètres de moins. Il y a des inconvénients énormes à ne pas arrêter les niveaux élevés de malnutrition infantile.

Selon un autre article - The Economic Rationale for Investing in Stunting Reduction par John Hoddinott, Lawrence Haddad et d'autres - la dénutrition chronique a des conséquences neurologiques qui conduisent à des troubles cognitifs.

De plus, le retard de croissance augmente le risque de maladies chroniques, qui, à leur tour, ont des coûts de ressources directs, notamment les coûts des médicaments et les coûts associés à l'accès et à l'utilisation des services de santé. Les maladies chroniques font référence à celles qui durent plus d'un an telles que les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le cancer, le diabète, etc.

Il n'est donc guère surprenant qu'un certain nombre d'études aient montré que les enfants souffrant de malnutrition avaient des revenus inférieurs à l'âge adulte.

Partout dans le monde, la scolarisation et les compétences cognitives sont vitales pour réussir sur le marché du travail. Une règle empirique utile est que chaque année supplémentaire de scolarité augmente les salaires de huit à 12 pour cent, écrit Hoddinott dans son livre - Le coût économique de la malnutrition. Ainsi, les individus n'ayant pas de telles compétences et moins scolarisés gagnent des salaires inférieurs, ce qui les rend plus susceptibles d'être pauvres, a-t-il déclaré.

Bien entendu, le retard de croissance chez l'enfant n'est qu'une des mesures de la malnutrition infantile. Il existe plusieurs autres mesures telles que l'émaciation des enfants (avoir un faible poids pour sa taille) et l'insuffisance pondérale ainsi que la mortalité infantile.

Compte tenu de l'incidence élevée du retard de croissance, de l'émaciation et de l'insuffisance pondérale chez les enfants en Inde, l'Inde est généralement considérée comme le pays comptant le plus grand nombre d'enfants malnutris au monde. C'est pour cette raison que l'Inde croupit régulièrement au bas des indices mondiaux tels que le Indice mondial de la faim .

C'est dans ce contexte que vous devriez lire les multiples histoires de la dernière série de l'Enquête nationale sur la santé de la famille. Comme le montre le tableau ci-dessous, sur plusieurs indicateurs clés, non seulement de nombreux États et territoires de l'Union se sont détériorés, mais également le nombre d'États se détériorant était supérieur au nombre d'États enregistrant une amélioration.

Résumé des résultats NFHS-5 pour 22 États et UT entre 2015 et 2019

Purnima Menon de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a parlé à ce site dans un Podcast et a expliqué pourquoi il s'agit d'une tendance alarmante et comment les choses pourraient probablement empirer depuis que cette phase de données NFHS a été collectée avant la pandémie de Covid-19. Il y a un pièce expliquée aussi sur ce sujet.

En bref, les dernières données montrent que dans plusieurs régions de l'Inde, les enfants nés entre 2014 et 2019 sont plus mal nourri que la génération précédente.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (voir le tableau ci-dessous), en 2019, plus de 8 lakhs d'enfants de moins de cinq ans sont morts en Inde. En 2020 et dans les prochaines années, avec les effets néfastes de la pandémie en jeu, ce chiffre pourrait être plus élevé car la majeure partie de la mortalité infantile s'explique par la malnutrition.

Pour un pays qui comptait déjà le plus grand nombre d'enfants malnutris au monde, c'est une image effrayante. L'Inde ne peut pas être une superpuissance mondiale à moins qu'elle ne réduise d'abord les niveaux alarmants – et croissants – de malnutrition infantile.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, en 2019, plus de 8 lakhs d'enfants de moins de cinq ans sont morts en Inde.

Être prudent.

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